Léa
Silhol
4e
de couverture :
Début
des années 2000… des enfants « différents »
apparaissent dans des familles humaines. Doués de physiques et de
pouvoirs étonnants, ils sont très vite assimilés aux changelings,
les enfants-fées, et soupçonnés d’avoir été laissés en
substitut des véritables enfants mortels. Commence alors une cabale
sans précédent, aboutissant à l’abandon en masse de ces enfants
dans des Centres, prisons et mouroirs gérés d’une poigne de fer.
De cette génération perdue, et sous l’égide d’un chef
charismatique, Shade, émergera une rébellion qui amènera ces
enfants devenus grands à hanter nos cités, à mettre le feu dans
les rues. À travers guerres des gangs et courses éperdues,
sacrifices et actes de fraternité, suivez les destins de Shade et
Ash, Fallen et Jay, Hunter et Gift, d’une vie délivrée de ses
chaînes vers un havre promis, une cité mythique au bord du monde.
La ville-fée de Frontier, où les arbres poussent dans les maisons
et la magie régie le quotidien. À travers une fresque écrite au
glamour
et au couteau, de coup de feu en amour fou, d’encres enchantées en
rites claniques, qui a déjà conquis des milliers de lecteurs et été
nominée à de multiples prix. Une ode à l’esprit d’aventure et
à la fraternité qui redéfinit le monde comme un état de perpétuel
enchantement…
Léa
Silhol,
découverte par le public avec les Contes
de la tisseuse
(Nestivequem, réédité en édition augmentée chez l’Oxymore),
est devenue en trois recueils et un roman, La
sève et le givre
(Prix Merlin 2003 du meilleur roman de fantasy), une figure
incontournable de la Fantasy francophone et une spécialiste de la
Fantasy Urbaine (L’anthologie Traverses).
Elle réunit ici les nombreuses nouvelles de Dit
de Frontier,
dévoilant le visage étourdissant d’une nouvelle mythologie.
Mon
avis :
Difficile
de parler d’un livre quand tout est déjà dit en quatrième de
couverture… Parce que c’est bien exactement de ce qui est décrit
qu’il s’agit. Et le monde de Léa Silhol n’est pas très
éloigné du nôtre : un monde parallèle à une poignée de
degrés-seconde de nous, contemporain et universel. C’est bien de
notre société dont elle parle, celle qui refoule tout ce qui n’est
pas dans la norme, qui a peur de la différence, qui déteste tout ce
qui est sauvage, mais réagit pourtant comme un animal effrayé, en
agressant, en chassant, en tuant. Et qui n’a pas rêvé, se sentant
incompris, méprisé, rejeté, de se révolter, de tout foutre en
l’air, ou de trouver un monde meilleur ?
À
travers ces quelques tableaux, l’auteur nous parle de révolte et
d’utopie, et nous entraîne dans un récit d’une sombre beauté.
Car il y a de la noirceur, dans ce qu’elle nous décrit : la
lutte des enfants-fées pour gagner une place dans un monde qui ne
veut pas d’eux. Mais la plume de Léa Silhol magnifie cette
noirceur, en affine chaque facette et la rend étincelante comme un
diamant. Et l’obscurité s’éclaircit peu à peu, et comme l’aube
qui chasse les démons de la nuit, découvre toute la poésie, toute
la beauté d’un monde au-delà de la haine.
Bien
sûr, on parle là de littérature fantastique, et beaucoup de
lecteurs n’apprécient pas ce genre, mais quel dommage de passer à
côté d’une plume aussi belle, qui sait lever des images en
quelques mots et mettre du beau sur tout ce qu’elle décrit. La
littérature de l’imaginaire demande peut-être un effort
particulier, mais, au fond, n’est-ce pas la plus belle façon de
retrouver son âme d’enfant, ce moment de la vie où tout est
permis, même de toucher l’irréel et de voir l’invisible…
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