La fille qui rendait coup pour coup (Millénium 5)


David Lagercrantz
 
Traduit du suédois par Hege Roel-Rousson




4e de couverture :
Une enfance violente et de terribles abus ont marqué à jamais la vie de Lisbeth Salander. Le dragon tatoué sur sa peau est un rappel constant de la promesse qu’elle s’est faite de combattre l’injustice sous toutes ses formes. Résultat : elle vient de sauver un enfant autiste, mais est incarcérée dans une prison de haute sécurité pour mise en danger de la vie d’autrui. Lorsqu’elle reçoit la visite de son ancien tuteur, Holger Palmgren, les ombres d’un passé qui continue à la hanter resurgissent. Quelqu’un a remis à Palmgren des documents confidentiels susceptibles d’apporter un nouvel éclairage sur un épisode traumatique de son enfance.
Pourquoi lui faisait-on passer tous ces tests d’intelligence quand elle était petite ? Et pourquoi avait-on essayé de la séparer de sa mère à l’âge de six ans ? Lisbeth comprend rapidement qu’elle n’est pas la seule victime dans l’histoire et que des forces puissantes sont prêtes à tout pour l’empêcher de mettre au jour l’ampleur de la trahison. Avec l’aide de Mikael Blomkvist, elle se lance sur la piste d’abus commis par des officines gouvernementales dans le cadre de recherches génétiques secrètes. Cette fois, rien ne l’empêchera d’aller au bout de la vérité.


L’auteur :
David Lagercrantz est né en septembre 1962e à Solna (Suède). Son père est éditeur et professeur de littérature, sa mère, Martina Ruin, est la fille du philosophe Hans Ruin. Mal à l’aise dans son milieu familial, il n’en poursuit pas moins des études littéraires qui l’orienteront vers une carrière de journaliste durant laquelle il se tiendra éloigné des débats intellectuels et culturels. Son premier boulot est d’ailleurs pour le magazine interne du constructeur automobile Volvo qu’il quitte pour le tabloïd Expressen. Il y travaillera jusqu’en 1993 comme journaliste criminel.
Il publie ensuite quelques biographies, dont une du footballeur Zlatan Ibrahimovic, mais c’est avec un roman inspiré de la vie du mathématicien anglais Alan Turing qu’il connaît ses premiers succès.
En 2013, la maison d’édition suédoise Norstedts l’engage pour écrire le quatrième roman de la série policière Millénium (Ce qui ne me tue pas) dont l’auteur original, Stieg Larsson est décédé.
La fille qui rendait coup pour coup est le tome 5 de cette série. Un sixième tome est attendu pour 2019.


Mon avis :
Ceux qui suivent cette série depuis le début le savent sûrement, le tome 4, premier écrit par David Lagercrantz, a créé la polémique, lors de sa sortie. Les « puristes » refusaient qu’un autre que Stieg Larsson prenne la suite et cherchaient tous les moyens de discréditer ce roman. D’autres lui reprochaient simplement de n’être qu’une affaire de gros sous… Pour ma part, j’avais considéré que ce livre ne méritait pas autant d’acrimonie. Les amateurs de la saga y retrouvaient leurs personnages préférés dans une suite qui n’avait rien à envier à l’original. Certes, on aurait pu lui reprocher un style un peu plat, mais c’était déjà le cas de son prédécesseur qui accrochait plus par la qualité de ses histoires que par l’excellence de son écriture.
Ce cinquième tome reste donc dans la parfaite lignée de la série, avec une trame solide, écrite dans un style très direct et efficace (bien que parfois un peu trop didactique) qui ne laisse au lecteur aucun répit. On est d’autant plus accroché qu’avec ce deuxième volume, David Lagercrantz semble s’être libéré du fantôme de Stieg Larsson et avoir complètement adopté ses personnages (j’aime bien l’ambiguïté du pronom possessif, ici). En effet, si Ce qui ne me tue pas ne déméritait pas quant à l’emploi qu’il en faisait, on sentait le travail pour rester fidèle à ce que leur créateur en avait fait. Dans La fille qui rendait coup pour coup, on sent qu’il a enfin fait « ami-ami » avec Lisbeth Salender et Mikael Blomkvist, et ça rend le trait plus précis, la plume plus sûre. D’un autre côté, les différences avec le « père » se sont accentuées… Larsson et Lagercrantz ne viennent pas du même milieu, et cela se sent : l’engagement presque militant de l’un fait place à un discours plus consensuel. À la violence débridée du premier, le second préfère les nuances du thriller psychologique. Chez lui, les seconds rôles prennent plus d’importance au détriment de ceux qui ont fait le succès de la série qui perdent un peu en épaisseur.
En conclusion, ce nouvel opus fort bien fabriqué tient toutes ses promesses, mais un peu comme les meubles d’une célèbre marque suédoise. C’est vraiment sympa, mais c’est fait pour le plus grand nombre et ça ne traversera pas les générations. Reste que les amateurs de polars en général et de Millénium en particulier y trouveront leur compte, c’est une lecture captivante qui fera passer un très bon moment.

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