Les chasseurs de sève


Laurent Genefort





4e de couverture :
Ils vivaient dans un arbre gigantesque, un arbre-univers, étendant ses racines dans la terre dangereuse de la planète Ventremonde. Mais la plante colossale tomba malade, alors ses feuilles commencèrent à délivrer des messages, des appels au secours dans une langue inconnue… Y aurait-il quelqu’un pour déchiffrer ces S.O.S. avant qu’il ne soit trop tard ?


L’auteur :
Écrivain français de science-fiction, Laurent Genefort est né à Montreuil-sous-Bois (94) le 18 février 1968. Happé très tôt par l’univers de la science-fiction, il dévore dès l’âge de douze ans des auteurs comme Andrevon, Frank Herbert ou Stefan Wul. Il publie son premier roman, Le bagne des ténèbres à 19 ans. Il entame des études de droit qu’il abandonne rapidement pour se tourner vers la littérature. Il passe une maîtrise sur Maurice Renard, un DEA sur les néologismes du vivant dans Noo et présente une thèse de doctorat sur les livres-univers de la science-fiction.
Toute son œuvre est marquée par la création d’univers dans lequel on remarque son rejet du politique et du discours social.
Depuis 1988, il a écrit une quarantaine de romans dont certains ont été récompensés par divers prix.
Les chasseurs de sève est sorti en 1994.


Mon avis :
La science-fiction est un domaine qu’on a parfois du mal à définir, tant il est riche de sous-genres… Les classements d’aujourd’hui ne simplifient pas le tri. Pour certains livres, le mot science paraît même abusif, tant le thème abordé en est dépourvu.
Avec Les chasseurs de sève, nous sommes tout à fait dans ce cas de figure : l’auteur nous emmène dans un monde inconnu, une planète lointaine où nos repères habituels n’ont plus leur place. C’est un univers où la technique est réduite à sa plus simple expression et ne sert pas le récit. Nous sommes plus proches de l’heroic fantasy que de la S.F. ! Plus proche d’un TerryPratchett que d’un Arthur C. Clarke. Nous sommes en plein dans la littérature de l’imaginaire.
J’ai souvent croisé des lecteurs qui fuient ce genre d’écrits. Ils ont besoin de réel, de concret, et tout ce qui sort de la réalité telle qu’ils la connaissent les effraie. Personnellement, je trouve qu’ils perdent quelque chose, à se détourner de cette forme d’expression littéraire. Les mondes oniriques où nous invitent des auteurs comme Laurent Genefort sont autant de paraboles pour nous permettre de mieux appréhender notre société, et ne sont finalement que les descendants des contes de fées de notre enfance. La littérature de l’imaginaire existait bien avant qu’on la nomme « Science-fiction ». Les voyages de Gulliver en était déjà, et bien avant, Lucien de Samosate ou Cyrano de Bergerac ont fait le récit de voyages interplanétaires (il s’agissait dans ces deux cas de récits satiriques, mais cela ne change rien).
Dans son arbre-monde, l’auteur décrit une catastrophe naturelle et, à travers des personnages qu’on pourrait considérer comme primitifs, il explore l’influence de nos croyances sur la façon dont on fait face à une situation extrême. Pour cela, il entraîne le lecteur dans une quête où les pièges sont nombreux et le danger omniprésent. Pour nous décrire ce monde imaginaire, plutôt que d’user de noms compliqués sortis de nulle part, Laurent Genefort choisit d’utiliser des consonances proches de ce que nous connaissons, ce qui rend la lecture plus fluide grâce à une mémorisation plus aisée de l’appellation des éléments (objets, végétaux, animaux, etc) qui le forment.
Les multiples rebondissements et la richesse de cet univers font de cette aventure un agréable moment de lecture, auquel vient s’ajouter la saveur d’un fond véritablement engagé. N’oublions pas que ce livre a été écrit au début des années 90, dans une période où les mouvements extrémistes multipliaient leurs actions, en Europe comme en Afrique du Nord. La question de la confrontation des croyances est toujours d’actualité, ce livre aussi, par la force des choses.

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